Graziella (Premiers Ecrits – Luc RENDERS)

 

GRAZIELLA

 

Je jure que je t’aimais.

Le plus dur pour moi, oui, c’est de t’avoir perdue.
Je revois les parcs où nous nous promenions
Côte à côte ; j’étais dans mes idées perdues,
Tu avais dans la tête de belles chansons.

Je regrette ces instants, nous deux, dans le noir
Où tu offrais ton corps à mes mains de tendresse,
Les courbes de tes seins, tes reins, tes cheveux noirs ;
Et j’arrivais à être rempli de tristesse.

La première fois que je t’ai vue, à un ange
Tu ressemblais. Tes yeux de biche et ton sourire
D’adolescente, tu ne m’as pas donné le change,
C’est toi que je voulais pour femme et te chérir.

Mièvre et soumise, tu pouvais attendre un temps,
Pas éternellement, que je sois tout à toi.
Tu avais de jolis rêves, avec des enfants ;
Je n’étais pas prêt, et j’ai fait le fatal choix.

Je jure que je t’aimais.

07/95